Roseole chez le bébé

Roseole : présentation de cette maladie infantile

La roseole, est une maladie infantile très contagieuse catégorisée parmi les maladies éruptives. Virale et souvent bénigne, trois jours environ suffisent pourtant à cette maladie pour guérir. Elle se caractérise par une fièvre élevée, suivie par une éruption cutanée sur certaines zones du corps.

La roseole touche particulièrement les bébés, notamment les enfants de bas âge (environ 2 ans), avec un pic entre 7 et 13 mois. Les statistiques dénoncent même que 95% des enfants attrapent la roseole durant cette tranche d’âge. Également appelée « exanthème subit », ou encore « fièvre des trois jours » ou « sixième maladie », ce phénomène viral est sans danger chez les enfants.

Son appellation de « sixième maladie » est due au fait que la roseole apparaît à la 6ème place dans la classification des maladies infantiles provocant une éruption cutanée. La première est la rougeole, vient ensuite la varicelle, ensuite la scarlatine, la rubéole et enfin le mégalérythème épidémique, qui est d’ailleurs surnommé cinquième maladie. On observe le plus de cas de roseole au printemps et en automne, ces deux saisons étant les plus propices à la propagation de la maladie.

Le virus de la roseole pénètre dans l’organisme par les voies respiratoires et se transmet par les sécrétions buccales et nasales (salive ou morve). Concrètement, lorsqu’une personne infectée tousse, éternue ou parle, elle libère dans l’air des gouttelettes de salives contaminées.

Une bonne nouvelle pour les parents, une fois que l’on a attrapé la roseole, on est immunisé à vie contre le virus !

Fiche pratique de la roseole

  • Durée de la maladie : la roseole dure entre 4 à 10 jours
  • Les sujets à risque : les bébés de 6 à 24 mois sont les plus exposés à la roseole. D’ailleurs, 95% des enfants de 3 ans l’ont déjà attrapé, et ce, malgré l’absence de symptômes chez certains sujets. Il est très rare de diagnostiquer la roseole chez un enfant de plus de 4 ans, ce qui n’empêche pas les adultes de l’attraper.
  • Mode de contagion : l’enfant infecté n’est pas contagieux avant l’apparition des symptômes ou avant l’éruption cutanée.
  • Période d’incubation : cette période dure entre 5 à 15 jours. Il s’agit de la période avant l’apparition des premiers symptômes.
  • Vaccin : jusqu’à aujourd’hui, il n’existe pas encore de vaccin contre la roseole.

Ses origines

La roseole fait partie des infections virales, très contagieuses, dont le virus responsable appartient à la famille des herpès virus. Des virus appartenant à cette même famille sont la cause des boutons de fièvre, également appelés herpès labial, ainsi que de l’herpès génital. Les virus de cette famille sont également les responsables du zona ou de la varicelle.

Ici, les virus responsables de la roseole sont au nombre de deux :

  • l’herpès virus humain 6 (HHV 6)
  • l’herpès virus humain 7 (HHV 7)

Les enfants, comme les adultes peuvent attraper la roseole par deux moyens :

  • par transmission directe
  • par transmission indirecte

Comment apparaît la transmission directe de la roseole ?

Il peut arriver que la personne atteinte de la roseole se soit frottée les yeux ou le nez, ou encore ait laissé des résidus de salive sur ses mains. Si cette personne serre la main d’une autre personne, non infectée, le virus entre directement dans l’organisme de ce dernier.

Être en contact direct avec les éternuements et les toux avec postillons est également un mode de transmission directe de la roseole.

Peux-t-on l’attraper indirectement ?

Lorsqu’une personne atteinte de la roseole tousse ou éternue, elle libère des microbes contenus dans les gouttelettes de salives ou de sécrétions nasales, qui vont se répandre dans l’air. Le virus pénètre ainsi l’organisme par le nez, la bouche et la gorge, et se propagera dans le corps en empruntant la circulation sanguine.

Notions sur le virus HHV6

Le virus HHV 6
Le virus HHV 6 est responsable de la roseole.

Le virus HHV 6 ou virus herpès humain 6 est le virus responsable de la roseole.

Une fois qu’il pénètre l’organisme d’un enfant, il active les symptômes de la roseole infantile. Tout au long de la vie de cet enfant, ce virus se met en sommeil et se réactive selon un cycle régulier. Par ailleurs, chez une personne en bonne santé, cette réactivation passe inaperçue étant donné qu’elle est accompagnée d’aucun symptôme.

Par contre, pour les personnes qualifiées d’immunodéprimées, dont les malades du sida, le HHV6 peut provoquer des complications sérieuses.

Quels sont les symptômes de la roseole ?

Roseole photo

boutons roseole torse
Boutons de roseole sur le torse d’un enfant

 

bouton roséole visage
Boutons de roseole sur le visage d’un bébé

Présentation de la roseole chez les enfants

Les premiers symptômes de la roseole apparaissent après 5 à 15 jours de période d’incubation. La fièvre des trois jours fausse souvent le diagnostic du médecin du fait qu’elle passe pour une banale montée de température.

L’apparition des symptômes de la roseole se fait en deux phases :

  • la phase de forte fièvre
  • la phase d’éruption cutanée

La roseole commence par une soudaine montée de température chez l’enfant. Durant 3 à 4 jours, votre enfant peut atteindre jusqu’à 39 à 40 degrés, qu’il supporte bien en général, bien qu’il puisse être irritable. Durant cette phase, l’enfant affiche les mêmes symptômes que la fièvre, dont :

  • le mal de gorge
  • le nez qui coule
  • une forte montée de température

Les médicaments contre la fièvre, dits antipyrétiques, n’ont aucun effet sur la roseole, malgré la montée de température chez l’enfant. Dans certains cas, cette fièvre est accompagnée par des diarrhées, des troubles digestifs, d’une inflammation du pharynx, ainsi que d’un gonflement anormal du pourtour des yeux et/ou au niveau du cou (ganglion). Dans les pires des cas, l’enfant peut être atteint de convulsions fébriles.

Au 4ème jour ou au 5ème jour, la température chute considérablement, et des taches rosées également appelées des papules, et qui virent au blanc lorsque vous les touchez en pouvant être entourées d’un anneau très pâle, commencent à faire leur apparition. Ayant entre 3 à 5 millimètres de diamètre, ces taches apparaissent souvent dans le dos, sur le torse, sur le ventre, sur les membres, et même sur le visage. Cette éruption cutanée peut persister jusqu’à 12 à 36 heures, même s’il arriver qu’elles disparaissent au bout de quelques heures à peine. Notons que les taches peuvent passer inaperçues chez certains enfants et ne causent pas de démangeaisons.

Bon à savoir : roseole sans fièvre, roseole sans éruption cutanée

La roseole infantile peut se présenter sous plusieurs formes :

    • soit, l’enfant a uniquement de la fièvre, sans boutons
    • soit, l’enfant attrape une roseole sans fievre, avec uniquement l’éruption cutanée
    • soit, l’enfant attrape à la fois la fièvre et les boutons, ce qui est le cas le plus rencontré
    • soit, l’enfant ne présente aucun symptôme apparent, donc la roseole reste inaperçue

La roseole chez la femme enceinte

roséole chez la femme enceinte
Les femmes enceintes peuvent contracter la roseole mais cela n’est pas dangereux, ni pour le fœtus, ni pour la mère

Certes, la roseole est une maladie qui n’atteint, dans 95% des cas, que des enfants de moins de 3 ans. Toutefois, de rares cas ont été observés où des femmes enceintes ont développé la maladie au cours de leur grossesse. Par ailleurs, la roseole ne semble avoir aucun effet négatif sur le bon développement du fœtus et sur la santé de la femme, à part la fièvre et l’éruption cutanée.

Comment traiter la roseole ?

Jusqu’ici il n’existeaucun traitement contre la roseole à proprement parler étant donné qu’elle guérit toute seule. Toutefois, il est nécessaire de faire baisser la température de l’enfant pour éviter les risques de convulsions. A noter que l’apparition des papules marque la fin de la roseole.

L’établissement du diagnostic

Il est difficile pour un médecin d’établir un diagnostic de la roseole, lors de la première phase de la maladie. Effectivement, le diagnostic repose sur l’apparition des signes caractéristiques à la roseole et suite à l’élimination des autres maladies liées à une éruption cutanées infantiles, comme la varicelle.
En cas de doute, le médecin peut tout de même prescrire des analyses, afin de confirmer la roseole. Il s’agit d’un examen sanguin pour :

      • constater une hausse des globules blancs durant la première phase, suivie d’une diminution durant la seconde phase
      • mettre en évidence la présence des anticorps contre le virus herpétique

Que doivent faire les parents ?

Bien que la roseole soit sans danger, cela n’empêche pas les parents de s’inquiéter concernant la subite montée de fièvre de l’enfant.

La prise de médicaments contre la fièvre

Seule la fièvre peut faire l’objet d’un traitement, dont les médicaments conseillés sont le paracétamol ou l’ibuprofène. Veillez à bien suivre la dose prescrite selon le poids de votre enfant !

surveiller la fièvre de l'enfant en cas de roseole
Il est impératif de surveiller l’évolution de la fièvre de votre enfant en cas de roseole

Pour le paracétamol, le dosage se fait comme suit :

        • un maximum de 60 mg par kilo par jour, réparti en 4 à 6 prises
        • 15 mg par kilo à chaque 6 heures
        • 10 mg par kilo toutes les 4 heures

Quant à l’ibuprofène, sa posologie se fait comme suit :

        • vous devez répartir en 3 à 4 prises la dose maximale qui est de 20 à 30 mg par kilo par jour, soit :
        • 10 mg par kilo toutes les 8 heures
        • 7,5 mg par kilo toutes les 6 heures

Attention, un traitement à l’ibuprofène est interdit pour un bébé de moins de 6 mois. De même, ne donnez jamais un médicament de type acide acétylsalicylique, comme l’aspirine, à un enfant ou un adolescent.

Quelques conseils pratiques en cas de roseole

En tant que parents, vous devez constamment surveiller votre enfant atteint de la roseole :

        • Faites en sorte qu’il n’ait pas trop chaud et au besoin vous pouvez le déshabiller.
        • Faites le boire beaucoup d’eau, pour éviter les risques de déshydratation
        • Ne donnez des médicaments à votre enfant que s’il se sent incommodé
        • Bien que la roseole ne figure pas parmi les maladies infantiles à éviction scolaire, le mieux serait de garder votre enfant chez vous, tant qu’il est encore fiévreux, pour qu’il se repose.
        • Pour son bain, préférez l’eau tiède et l’éponge, à l’eau froide. Elle risque de le faire frissonner, ce qui ne fera qu’augmenter sa température.
        • Veillez à bien aérer la chambre de votre enfant, et maintenez la température à 19 degrés Celsius.

Lorsque l’éruption cutanée commence à apparaître, la roseole est pratiquement guérie, les papules ne nécessitant aucun traitement.
A savoir : les antibiotiques sont sans effet sur la roseole, étant donné qu’elle est causée par des virus et non des bactéries.

Quand consulter un médecin ?

Consulter un médecin pour une roseole
Il n’est pas toujours nécessaire de consulter un médecin en cas de roseole, cela dépend de l’âge de votre enfant et de ses symptômes

Si votre bébé de moins de 3 mois est atteint d’une forte fièvre, consultez sans tarder un pédiatre. D’ailleurs, ce dernier pourra vous aider à être fixé quant à savoir s’il s’agit bien d’une roseole ou d’une autre maladie infantile.

Par ailleurs, il est nécessaire de consulter un médecin lorsque :

        • un enfant de plus de 3 mois présente une très forte fièvre, avec plus de 40 degrés Celsius
        • votre enfant a des crises de convulsions fébriles, sans rapport avec une maladie neurologique sous-jacente
        • votre enfant présente des troubles du comportement : vomissements, confusion ou s’il refuse de boire
        • la fièvre dure plus de 10 jours
        • l’éruption cutanée persiste depuis plus de 4 jours
        • malgré les médicaments, votre enfant est toujours aussi malade

À noter qu’une convulsion fébrile est caractérisée par des mouvements musculaires involontaires du corps ou d’une partie du corps de l’enfant.

Les rares cas de complication de la roseole

Les complications liées à la roseole sont rares. Toutefois, il convient de prendre ses précautions pour éviter qu’une telle situation se présente. Voici donc les complications connues lors d’une roseole :

        • une méningite virale ou inflammation des méninges
        • des convulsions
        • des troubles sanguins, marqués par une baisse du nombre de plaquettes
        • une atteinte du foie ou hépatite
        • un syndrome mononucléosique : gonflement de la rate et du foie, éruption cutanée et gonflement des ganglions.
        • une infection pulmonaire ou pneumopathie

En outre, le fait d’attraper la roseole à l’âge adulte peut également entraîner ces complications. En effet, la roseole peut causer une infection des tissus cérébraux ou une hépatite.

Les mesures de prévention contre la roseole

Il n’existe aucun moyen de prévention particulier à la roseole. Toutefois, des gestes et des habitudes du quotidien peuvent l’éloigner et éviter qu’elle ne se propage.

Les conseils d’hygiène

apprentissage du lavage de mains chez l'enfant
Apprendre à votre enfant à bien se laver les mains est la meilleure façon de lutter contre la propagation de la roseole

Se laver les mains est la meilleure solution pour réduire le champ d’action des infections virales.

Comme la roseole se transmet par voies aériennes, par les sécrétions buccales et nasales, certains gestes simples également sont à adopter :

        • apprenez à vos enfants à se laver les mains régulièrement
        • n’utilisez que des mouchoirs jetables à usage unique pour se moucher
        • à l’aide d’un sérum physiologique, débouchez de temps en temps le nez de votre enfant
        • lavez les jouets et les objets qu’utilise votre enfant malade au quotidien
        • évitez au mieux les contacts avec d’autres enfants
        • prenez 20 minutes environ tous les jours pour aérer votre logement

Des soins naturels adaptés aux éruptions cutanées contagieuses

bonne alimentation et prévention de la roseole
Avoir une bonne alimentation participe à la prévention de la roseole chez l’enfant

Parfois, les éruptions cutanées vous prennent de court, d’ailleurs, personne ne s’y prépare jamais. Par contre, vous pouvez utiliser certains ingrédients de la vie quotidienne pour vaincre ce mal, aussi naturellement que possible. Ainsi, pour prévenir la roseole, veillez à la bonne alimentation de votre enfant :

        • donnez à votre enfant beaucoup de liquide, surtout des infusions comme du tilleul
        • préférez le lait végétal au lait animal
        • évitez les fritures et les plats en sauce
        • privilégiez les potages et les bouillons
        • donnez beaucoup de fruits et légumes à vos enfants, ainsi que des herbettes, qui sont riches en vitamines C
        • privilégiez les aliments reconnus pour leur action anti-infectieuse, comme l’ail ou l’oignon
        • en cas de doutes et d’hésitations, demandez conseil à votre pharmacien, il est là pour aider et vous renseigner, notamment en ce qui concerne les plantes échinacée, les oligo-éléments comme le cuivre, les suppléments de vitamines ou encore l’homéopathie.

Comment limiter sa transmission ?

Il est possible de limiter la contagion de la roseole, que ce soit en lieu public ou dans votre domicile.

Les conseils suivant sont adressés aux parents des enfants ayant plus de 2 ans :

        • veillez à correctement apprendre à se moucher aux enfants : se couvrir le nez et la bouche à chaque éternuement ou à chaque toux
        • lavez les linges et les surfaces potentiellement affectés par la salive ou les sécrétions nasales
        • évitez que vos enfants ne s’échangent leurs tétines, tasses ou biberons

Roseole, varicelle, otite ou simples boutons, comment les différencier ?

Si les éruptions cutanées touchant les enfants peuvent sembler inquiétantes pour un parent, les attraper a au moins un avantage : une fois qu’on l’a contracté, on est immunisé à vie ! Mais pour nous parents, comment les différencier les unes des autres ?

Rougeole

Rougeole
Boutons de rougeole

Si votre enfant est atteint d’une forte fièvre, d’un écoulement nasal, d’une toux sèche, qu’il a les larmes aux yeux et présente de petits boutons blancs dans les joues et rouges foncés sur le corps et le visage, il s’agit de la rougeole.

Cette maladie est très contagieuse, même si le petit malade ne présente plus d’éruptions sur son corps, au bout de 5 jours.

 

Varicelle

Varicelle
Boutons de varicelle

La varicelle est sans doute la plus facile à détecter. Elle commence d’abord par une petite fièvre ou des douleurs dans les articulations, ensuite apparaissent des petits boutons roses, qui se transforment ensuite en vésicules.

Elles apparaissent sur tout le corps, et entraînent de fortes démangeaisons.

 

Scarlatine

Scarlatine
Boutons de scarlatine

Enfin, la scarlatine, qui était autrefois appelée fièvre écarlate, se caractérise par une inflammation de la gorge, ensuite une forte fièvre, des maux de tête, des frissons, des vomissements et se termine par l’apparition de boutons rouges.

Ces boutons s’apparentent à des plaques, étant donné qu’elles sont très rapprochées les unes des autres. On les retrouve sur tout le corps, surtout sous les aisselles, derrière le genou et dans les coudes.

La scarlatine doit faire l’objet d’une consultation chez le médecin, d’urgence. En effet, elle entraîne des douleurs non-négligeables, et peut provoquer des complications graves.

Rubéole

Rubéole
Boutons de rubéole

La rubéole, quant à elle, se caractérise par des légers refroidissements. Ensuite, vous pouvez être fixé une fois qu’une éruption claire, sur le visage et sur le reste du corps, apparaît.

Contrairement à la roseole, la rubéole est fréquente chez la femme enceinte. Toutefois, elle n’entraîne ni démangeaisons ni complications chez les enfants.

Parmi toutes ces maladies infantiles, la roseole est l’éruption cutanée qui inquiète le plus les parents. En effet, le fait de se manifester directement par une forte fièvre alerte les adultes.

Partagez cet article !